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Photo du rédacteurAudreyLaTruffeTranquille

De la colonie de vacances au pensionnat à l’ancienne

Ces dernières semaines, j’ai eu vent de plusieurs chiens sortant de pensions avec des mauvaises expériences, stressantes voire traumatisantes.

Devant le nombre croissant de témoignages me décrivant des techniques d’un autre temps je voulais vous en informer pour vous aider à y voir plus clair.


Je précise que mon but n’est pas d’accuser toute une profession mais d’informer sur certaines dérives et  sur l’importance du choix de la bonne pension pour chaque chien.

Je sais que le choix du mode de garde de votre chien est une vraie galère. La faible réglementation et les mauvaises formations du domaine animalier ne permettent pas aux clients d’avoir des critères de choix objectifs.

Quelles mauvaises expériences ?

Certains me diront ce n’est pas grave, ces mauvaises expériences « ne tueront pas » votre chien. Certes, mais elles pourront changer son comportement et vous mettrez de longs mois pour le récupérer si c’est possible.

Je parle ici d’un chien qui après une semaine de « colonie » où il a porté un collier anti-aboiement en présence des autres chiens et en est sorti agressif sur tout autre chien. Après 1 an et plusieurs séances de travail, il a enfin pu se promener avec des chiens sans les agresser.

Et encore des chiens a qui on met un collier electrique pendant leur séjour pour les « éduquer », un chiot craintif de moins de 4 mois que l’on ne respecte pas dans sa communication et qui est poussé à mordre son pensionneur, des chiens laissé à l’attache courte au milieu du groupe en liberté, etc….

Bref des comportements plus ou moins flagrants qui peuvent avoir des conséquences sur votre chien. Malheureusement,  la loi est vague quant à la description des maltraitances : d’après l’article L214-3 du code rural Il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu'envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité

Contrairement à d’autres pays comme le Quebec ou le Pays de Galles, les collier électriques, ou étrangleurs ne sont pas interdits en France. En France, la définition des mauvais traitement dépend donc de la justice.

Que faire si votre chien est victime de mauvais traitement

Vérifiez !

Renseignez-vous auprès de la pension sur comment s’est passé le séjour. Si votre chien est sensible, il a pu mal vivre une situation qui est tout a fait normal et ne met pas du tout en faute le pensionneur. Si vous avez un doute, enquêtez. Dans tous les cas, vous ne pouvez pas accuser sans preuve (enregistrements , témoignages directs) qui que ce soit.

Référez !

En matière de pension, vous pouvez porter plainte au commissariat ou gendarmerie mais il y a peu de chances que cela aille loin. Par contre vous pouvez informer la DDPP du département de la pension (responsable des autorisations des activités liées aux animaux) de votre mésaventure. Plusieurs témoignages pourront amener à un contrôle.  En cas de maltraitance vous pouvez aussi faire appel à des enquêteurs d’associations de protection animale.

Témoignez !

Si personne ne raconte son expérience, votre chien ne sera jamais le dernier à subir ces mauvais traitements. Je le répète, je parle ici de témoignages directs et pas de « on dits » qui peuvent détruire des vies sans aucun fondements

Informez !

Toute personne évolue, les éducateurs, pensionneur, toiletteurs, éleveurs se forment maintenant sur des méthodes respectueuses des animaux basées sur l’éthologie. N’hésitez pas à évoquer votre vision des choses autour de vous.

En amont, comment choisir une pension ?

Pour toute garde vous pouvez appuyer vos choix  sur plusieurs axes selon les choses importantes pour vous et votre chien. Certaines questions vous paraitront primordiale pour vous et votre chien donc sans importance. A vous de  déterminer vos priorités.

  1. LA LÉGALITÉ Toute personne peut garder des chiens lorsque tout va bien, le professionnel se distingue à sa façon de faire face aux problèmes ou de les anticiper en connaissant les limites de sa structure.

  2. Le pensionneur a t-il un numéro de siret valable , a-t-il une assurance de responsabilité civile professionnelle, est-elle bien déclarée à la DDPP ?

  3. La Pension respecte-t-elle les disposition légales ? Retrouvez toutes les obligations légales sur ces 2 liens (valable au jour de l’écriture de l’article) : Arrêté du 3 avril 2014 et ANNEXES de l’arrêté du 3 avril 2014 Par exemple, la loi oblige les structures de garde une distance d’au minimum 50m voire 100m (si plus de 10 chiens accueillis) par rapport au voisins. Il est également nécessaire d’avoir une pièce infirmerie afin d’isoler un chien blessé/malade, les chiens doivent avoir un accès à l’extérieur H24 et un espace de minimum 5m² par chien

  4. LA SÉCURITÉ,

  5. Y a-t-il les possibilités de fugue ? Quel est l’état des clôtures ? A quelles pièces les chiens ont-il accès ? Y a-t-il des objets dangereux (canapé à manger ? outils ?)

  6. Les chiens sont-il en groupe ? Y a-t-il la possibilité de séparer les chiens en cas de problème d’entente ?

  7. Demandez aussi les modalités de sorties : y a-t-il des promenades ? Dans quels lieux ? les chiens sont-ils promenés en laisse, en longe, en liberté ? Comment les chiens sont-il transportés (en cage, tous ensemble en voiture )?

  8. SANITAIRE

  9. Les locaux sont-ils propres ? Les chiens doivent-ils être vaccinés ou pas ? Comment se déroule le repas ? Le pensionneur peut-il prendre en charge les prises de médicaments de votre chien ?

  10. BIEN ÊTRE

  11. Visitez les pensions et voyez si l’organisation est en adéquation avec votre animal. Je sais que les pensions en box n’ont pas le vent en poupe. La vision du chien vivant en groupe est largement privilégiée dans l’esprit des maitres mais attention ! La vie en communauté ne convient pas à tous les chiens : évidemment les chiens réactifs sur congénères ou craintifs seront obligatoirement orienté vers de la pension avec  des espaces individuels. D’autres chiens supporteront la vie avec leurs congénères mais seront plus à l’aise s’ils ont des moments de tranquillité notamment pour dormir et manger.

  12. Posez des questions sur l’approche du pensionneur : Comment gère-t-il un chien qui ne veut pas rentrer ou sortir ? Comment gère -t-il les promenades ? Que fait-il si le chien pleure la nuit, etc… ? s’il vous parle de hiérarchie, gestion de meute, collier étrangleur, collier a pointes (torcatus), collier électrique anti aboiement, s’il évoque des punitions comme une « petite » tape, la mise au sol sur le dos forcée (alpha roll), prise par la peau du cou, si vous constatez que l’approche est rentre-dedans, cherchant les conflits, etc…*

Posez vous des questions et FUYEZ (avec votre chien 😉 )! Ceci est également valable pour toute personne agissant sur votre chien (toiletteur, gardien ou éducateur,…)

Suivez votre instinct et vos convictions, si quelque chose vous gêne il y a peut-être une raison.

  1. Et pour une parfaire réussite

  2. Ne mentez pas au pensionneur sur le caractère de votre chien. Ce n’est dans l’intérêt ni de votre chien, ni de vous-même ni du pensionneur d’accueillir un chien qui ne sera pas adapté au mode de pension proposé.

  3. Ne vous y prenez pas à la dernière minute. Les pensions de la région sont très souvent complètes pour les périodes de vacances. L’idéal est de faire des période d’adaptation sur quelques heures/jours pour habituer votre chien aux lieux.

 Préparer votre chien à son séjour

Pour éviter les problèmes et faire que votre chien vive au mieux son séjour en pension c’est à vous de l’y préparer :

  1. Habituez-le à la solitude et à être séparé de vous que ce soit en journée ou la nuit. Il ne s’agit pas de le laisser seul 24h/24 mais il doit être serein si vous n’êtes pas avec lui quelques heures et même si ce ne sont pas les heures habituelles de vos absences.

  2. Évitez de trop ritualiser la vie de votre chien. Les rituels peuvent être apaisant pour certains chiens mais il faut savoir progressivement en sortir pour assouplir l’esprit de votre chien et qu’il puisse vivre de nouvelles expériences sereinement.

  3. Habituez-le a différents lieux. Pourquoi pas l’amener quelques heures chez des personnes ou à la pension (si celle-ci peut le faire)

  4. Socialisez-le aux autres chiens.

  5. Faites accepter la frustration à votre chien : chez vous, vous pouvez peut-être répondre à ses envies et besoins dès qu’il les exprime mais en pension ce n’est pas le cas. Votre chien doit pouvoir l’accepter sans devenir complètement incontrôlable.

  6. Décrivez votre chien à la pension pour qu’ils anticipent les soucis éventuels (ils peuvent le placer avec un chien rassurant par exemple). Votre chien sera peut-être un peu différent dans ce nouveau contexte, c’est tout à fait normal (un peu plus stressé, excité,…)

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